Nicolas-Delamotte-Legrand
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La liberté est fondamentale et infinie ou elle n'est pas.

6 février 2022 à 17:20, Aucun commentaire

Je souhaite partager ici mes réflexions sur la liberté. Je ne prétends pas détenir la vérité. Je ne souhaite convaincre personne. Je ne veux donner de leçon à personne. J'ai simplement à cœur de faire entendre ma voix. La pensée est multiple, diverse, contradictoire et la vérité ne sera jamais unique et absolue. Comme l'exprimait René Descartes, « La seule chose que je sais, c'est que je ne sais rien ».


« Liberté, vous avez dit liberté ? »

La liberté est selon la définition des dictionnaires Le Robert « La Possibilité et le pouvoir d'agir sans contrainte ». Je me suis souvent interrogé mais également senti mal à l'aise en entendant la phrase:« La liberté des uns s'arrête où commence celle des autres ». Qu'est-ce que cette phrase me dit ? Elle me dit que la liberté des uns s'arrête au contact de celle des autres. Elle exprimerait ainsi le fait que deux libertés ne pourraient finalement pas cohabiter, l'une portant inévitablement préjudice à l'autre. Cette phrase induit également que l'autre est potentiellement un frein à mon développement personnel et à des choix que je souhaiterais faire pour ma vie. Cette phrase n'induit-elle pas au final le dictat qu'en étant moi, je risque tôt ou tard d'offenser l'autre, de l'empêcher d'être lui-même ou même de le mettre en danger. Mais alors, quelle place reste-t-il pour la liberté? Dans quel espace aurait-telle le droit de se déployer ? Se pose évidemment la question du comment vivre ensemble. La solution choisi par nos sociétés est l'établissement de règles, d'interdictions, de contrôles et de limitations des libertés individuelles pour assurer un vivre ensemble. Les lois en sont le bouclier protecteur, érigées pour notre bien être, notre confort et notre (sur)vie en collectivité. Seules quelques libertés fondamentales inaliénables semblent faire exception aux règles protégeant de manière constitutionnelle notre humanité.

Au regard de nombreuses décisions politiques prises durent la crise covid et validées par de très nombreux concitoyens, je réalise à quel point cette phrase est immiscée profondément dans les veines de notre société et qu'elle est solidement emmurée dans nos constructions morales et mentales. Dans cette longue période de crise sanitaire où l'on a pu observer de violentes réactions au nom de la logique du « pour ou contre », cette phrase nous a été constamment rappelée et répétée. « ne t'approche pas trop des autres car ton existence même peut être dangereuse pour eux. Ne t'approche pas trop d'eux car ils sont potentiellement un danger pour toi. » Et de surenchérir : « Tu n'es pas capable de décider par toi-même donc nous, les dirigeants allons prendre des décisions unilatéralement et poser des règles, des obligations et des interdictions, conditionner certaines de tes libertés même, pour te protéger, te protéger des autres, te protéger s'il le faut de toi-même, et te faire comprendre comment tu dois vivre. ». Cette politique infantilisante a écarté le droit au point de vue différent, au dialogue et à la réflexion adulte raisonnable. La pédagogie, l'accompagnement, la solidarité et l'empathie ont disparu rapidement pour laisser la place à l'invective, la culpabilisation, la stigmatisation, la menace et le chantage.


« La liberté ne doit pas s'arrêter où celle des autres commence. »

De mon point de vue, la liberté est infinie ou elle n'est pas ! La liberté ne s'arrête pas où celle des autres commence. C'est justement au contact de l'autre qu'elle peut réellement éclore et exister. Être libre pour soi uniquement, à quoi cela servirait-il ? La liberté se définit et se construit au quotidien individuellement mais également collectivement, en lien aux autres et au monde. Elle est malléable, en perpétuelle réévaluation, ne cherchant pas le compromis égoïste mais des solutions où chacun peut y trouver son compte sans devoir se nier ou devoir abandonner une partie de soi-même. Elle ne peut se développer et fleurir que grâce à nos efforts individuels et collectifs en s'exprimant dans une danse d'échanges et de communication bienveillante. La liberté accompagnée de la conscience vivante permet cet échange, le dialogue, le respect de l'autre, la solidarité et permet de trouver des solutions proportionnées aux enjeux auxquels nous faisons face. L'idée n'est pas de chercher le compromis qui amène à la frustration et la discorde mais de chercher ensemble des solutions pour établir une cohésion, un équilibre, au risque même de ne pas être d'accord. Cet aller-retour bienveillant nous oblige à respecter autrui, à être créatif pour composer avec lui tout en gardant son intégrité et sa liberté.


« Liberté je décrie ton nom »

Libertés fondamentales conditionnées, bafouées ; points de vue contradictoires écartés voir censurés ; Données scientifiques manipulées voir ignorées ; Mensonges et conflits d'intérêt avérés, condamnés mais rapidement banalisés ou passés sous silence ... Je ressent une étouffante et assourdissante sensation face à cette situation. Je suis stupéfait de constater que la majorité des français s'habitue avec une apparente facilité à ce que je considère inacceptable. Mon propos peut sembler injuste mais après deux ans de crise où la connaissance scientifique au niveau international a continuellement progressé, amenant d'innombrables données et des certitudes au sujet de la Covid et au regard des des solutions apportées, je ne comprends pas l'acharnement sourd et aveugle des uns et le mutisme et la soumission répétés des autres. Il s'agit pourtant du futur de nos enfants et de nos sociétés. Tout acquis social, tout droit que l'on croyait fondamental et qui semblait inaliénable se révèle finalement extrêmement fragile face à la folie des hommes. Il peut à tout moment être remis en cause, être piétiné et disparaître dans un désintérêt apparent. Quand je repense, sidéré, aux paroles insultantes, inimaginables et alarmantes du président de la République et des membres de son gouvernement, quand j'entends des messages martelés quotidiennement dans les médias qui se contredisent et qui ne reflètent pas la réalité scientifique, quand j'assiste à la mise en place d'une vie sociale conditionnée par un pass avéré totalement inutile, quand je constate l'acceptation silencieuse par une grande majorité des français de mesures liberticides, je ne peux m'empêcher de me questionner. Je déplore aussi le silence des artistes et des intellectuels face à l'ampleur de la malveillance et des mauvais traitements dont nous sommes tous les sujets. Ma grande colère initiale, puis ma déception laisse finalement place à la tristesse.


Pour un vivre ensemble joyeux

Mais s'enterrer dans cette tristesse ne mène à rien. Alors je m'informe, j'écoute, je me mets en liens et je passe à l'action pour rejoindre la vie heureuse. Pour vivre ensemble, ce n'est pas notre liberté qu'il faut contrôler, brider ou même réduire, ce sont notre conscience, notre confiance en soi, en l'autre et en la vie qu'il faut développer et agrandir. Ce n'est pas la peur de l'autre qu'il faut entretenir et entrainer mais notre confiance en lui justement et en notre force de résilience individuelle et collective qu'il faut muscler. C'est notre conscience éclairée qu'il faut nourrir et non nos peurs paralysantes. Lors d'un séminaire sur la culpabilisation et la culpabilité, Issâ Padovani s'exprimait ainsi :« Je ne suis pas responsable des sentiments et des besoin de l'autre. Je ne suis responsable que de mes sentiments et de mes besoins. Ça ne veut pas dire qu'on se fiche de l'autre. Nous sommes des êtres de contribution et souhaitons prendre en compte l'autre. Croire que nous sommes responsable du nourrissement des besoins des autres, et croire que les autres sont responsable du nourrissement de nos besoins, c'est juste enlever tout pouvoir personnel à chaque être humain de se rendre la vie belle. C'est mettre entre nous une relation qui tord toutes les relations avec des conséquences tragiques.» Au lieu de choisir des boucs émissaires pour endosser une responsabilité qui ne leur appartient pas, créons des espaces de dialogue et d'écoute bienveillante pour trouver ensemble des solutions adaptées justes et renforcer la solidarité tant nécessaire. 

Je souhaite vivre dans dans une société qui n'interdit pas mais qui accompagne, qui questionne, explique, écoute et qui aspire au respect. Je rêve d'une société démocratique où on développe notre sens de l'écoute nourri par des valeurs bienveillantes profondes et généreuses et non pas d'une société qui impose par la peur et contrôle par la force. Nicolas Machiavel écrivait « Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leur âme ». Je ne souhaite pas vivre dans un monde de compromis, d'injonctions, d'insultes, de menaces et de chantages. Je ne nous souhaite pas un monde où la peur est un outil de contrôle permanent qui prend le pas sur la raison et le bon sens. Je rêve d'un monde humaniste qui accepte toute la complexité de l'être humain et qui a le courage de reconnaître qu'il s'est trompé. Je souhaite une société qui ne détourne pas le regard des réalités environnementales, sociales, sociétales et des enjeux auxquels nous faisons face. Je souhaite une société qui ose faire face à ses erreurs et qui ne choisi pas des boucs émissaires pour détourner le regard de ses responsabilités et pour se détaxer de ses obligations. Je souhaite vivre dans une société de confiance, confiance envers les enfants, confiance envers l'humain, confiance envers la nature...une société non-violente qui prône la diversité, le droit à la différence et au dialogue.


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Rédacteur pour le magasine d'Art en ligne et média de communication Aralya.fr, découvrez ici les liens vers mes articles. Je partage également avec vous mes réflexions et témoignages sur mon vécu d'artiste, d'enseignant artistique et d'intervenant artistique dans le milieu scolaire.

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